La vie secrète des espionnes

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Changer d’identité, de nom, de visage. Traverser les frontières avec un faux passeport. Infiltrer les lignes ennemies. Traquer et déjouer des attentats terroristes. Tel est le quotidien des espionnes. Une vie top secrète dont elles ne doivent pas parler.  
 
La candidate (ou le candidat) qui souhaite entrer dans les services secrets de l’État français doit posséder des qualités bien particulières et souvent contradictoires [qui semblent s’opposer].  Comme le résume la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) sur son site internet : il faut être discret et curieux, avoir le sens du contact et ne pas avoir peur d’être seul, être précis, avoir de l’imagination, être rigoureux et débrouillard, prudent et audacieux, etc. 
 
Des femmes au service de l’État > Tous services confondus, 1 espion français sur 4 est… une espionne.  Nombre d’entre elles occupent des postes importants. Des femmes qui ne comptent pas leurs heures et qui arrivent à vivre avec leur secret. De janvier 2015 à mars 2016, la reporter Dalila Kerchouche a enquêté au cœur des services secrets français. Elle a interrogé des femmes qui, dans l’ombre, traquent les terroristes, déjouent des attentats et jonglent avec les préoccupations de la vie de tous les jours. 
 
L’interview : Dalila Kerchouche, grand reporter chez « Madame Figaro », a écrit « Espionnes » (éditions Flammarion. 21 €) 
 
Cela a été difficile « d’espionner » des espionnes ? 
C’était déjà difficile d’entrer dans les services secrets. Il faut montrer patte blanche et expliquer clairement son projet. Une fois que c’est fait, il faut gagner la confiance des espionnes. Ce sont des femmes hyper-vigilantes, très soupçonneuses, très méfiantes. Elles se méfient de tout et de tout le monde. Leur métier, c’est de voler les secrets à l’étranger et en France, de tout savoir des autres, mais de ne rien montrer d’elles-mêmes. 
 
La discrétion, est-ce une des qualités des femmes ? 
Les hommes sont tout aussi capables de discrétion que les femmes. La différence c’est le regard que les autres posent sur eux.  On se méfiera moins d’une femme que d’un homme. Parce qu’on imagine moins une femme dans la peau d’une espionne. 
 
Ont-elles un profil spécifique ? 
Elles sont très diverses. Il y a aussi bien la fille des cités que la bourgeoise, la mamie tricot ou des jeunes filles de 24 ans qui ressemblent à de jeunes étudiantes. Il y a une grande diversité de profil et elles viennent de tous horizons. 
 
Quel est leur point commun ? 
La ténacité. Quand elles traquent une proie ou une cible, elles ne la lâchent pas ! 
 
Certaines ont une vie de famille. Leurs enfants sont-ils au courant ? 
Leur métier est top secret. Elles ne parlent jamais de leur travail. Si elles le font, elles mettent leur famille en danger. Elles préfèrent mentir pour les protéger.  Par exemple, l’une d’elle a attendu que son fils soit adolescent pour lui dire. Il a répondu :« Mais maman, tu m’as menti pendant toutes ces années ».C’est dur d’entendre cela de la bouche de son enfant. Il y a aussi ce couple d’espions. Ils ont également attendu que leurs enfants soient grands pour le leur dire. Pour l’un d’eux, ce n’était pas possible : « Papa, avec ton gros ventre, tu ne peux pas être James Bond ! ».  
 
Actu extraite du Journal des enfants. Le JDE, hebdomadaire national d’actualité pour les 8-13 ans, a son blog. Les jeunes internautes peuvent s’y exprimer, commenter les articles mis en ligne chaque jour, participer à des jeux. C’est un espace ouvert à tous ceux qui s’intéressent à l’actu !
 

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